Bientôt un mois que nous sommes partis…Effet ressenti : 6 mois 😁. On est passé à Bogota, Necocli, Trigana, Cartagena de las Indias. Déjà quelques kilomètres au compteur !


Perte de repères, changement de rythme🧭, de saison🌞🌞🌞🌞🌞, de langue, wahoo, ça secoue !! Comment s’adapter au mieux alors ? On découvre petit à petit, et c’ est loin d’être simple tous les jours. On apprend à mieux se connaître soi-même, et en famille ! Tout un programme et un vrai challenge de vie !
On aime bien rappeler le sens de ce voyage, car on est en plein dedans !
« Une aventure familiale pour vivre, partager et transmettre la solidarité et l’ouverture au monde, en Amérique latine !
Au bout d’un mois, voici ce qui ressort en 13 points (ne pas rater la dernière anecdote ;)):
1 – Le rythme : on s’adapte au pays, ça change tout le temps !! Au jour le jour, comme on l’entend souvent. On ajuste et on s’ajuste, on change le programme, afin d’être présents pour les associations, mais aussi présents à nous même, à nos enfants. On avait pourtant fait un joli planning au mur…il a tenu…2 heures 😉
Anecdote : alors que j’avais tout planifié notre transfert de Necocli à Cartagène, je reçois à 20h30 un SMS pour me prévenir que le chauffeur ne serait pas là le lendemain matin…Et plus d’internet dans la maison (coupure de l’électricité solaire à cause de la la machine à café), et pas de réseau téléphonique…#adaptation
2 – Situation des enfants en Colombie : voici un article intéressant que l’on a pu trouver, peut être pas le plus récent, mais cela peut aider à mieux comprendre le contexte.
Les faits marquants :
- “L’espérance de vie scolaire pour les enfants venant des milieux les plus pauvres n’est que de 6 ans (donc ils arrêtent l’ecole vers 10/11 ans), comparée à 12 ans pour ceux provenant des milieux les plus riches.” C’est une des difficultés souvent remontées, et que l’on a pu partager avec le coach Antonio, dont je vais vous parler après. C’est la pire des difficultés actuellement remontée ici (cf Antonio, l’entraîneur de Basket 🏀)
- Le nombre d’enfants déplacés suite aux différents conflits intérieurs.
3 – L’engagement et l’utilité / impact
Comment trouver notre place ? Comment être utile ? Vraie question qui nous fait réfléchir….
*Utile pour nous et nos enfants → oui et oui ! Les filles s’ouvrent doucement au monde, se questionnent, sont au contact d’une autre réalité..🌎
*Utile pour les associations et le monde autour de nous → Concrètement on voit plusieurs choses : des modèles inspirants pour les enfants (les enfants grandissent avec peu de modèles, alors l’entraîneur nous cite souvent en exemple, c’est même un peu gênant!), utiliser l’argent pour des projets spécifiques (peinture, cadeaux, etc…) et on l’espère déclencher des parrainages, communiquer positivement via notre Facebook et Instagram (occuper l’espace autrement), proposer des ateliers spécifiques aux enfants….Mais évidemment, les associations tournent sans nous, difficile équilibre pour trouver notre place avec humilité.
On a déjà contribué à 2 projets concrets :
- cadeaux de Noel pour les enfants d’Amigos del mar 🎁🎁
- achat du matériel pour peindre le terrain de basket !🎨🖌
Merci encore pour votre générosité, 1000€ déjà dans la cagnotte, dont 500€ déjà dépensés. Petit rappel : plus que la cagnotte, le parrainage d’enfants est ce qui aide durablement les associations. A vous de jouer !




4 – La vie de famille
Même si c’est pas facile tous les jours, on mesure notre chance de passer ce temps ensemble, apprendre à se connaître 24h/24 en vérité.
On développe de nouvelles compétences avec l’école à la maison.
C’est aussi un challenge de passer autant de temps ensemble, cela génère des tensions et de l’agacement, donc ça nécessite des temps de parole pour s’écouter et se dire les choses . On vient de fabriquer ensemble le tableau des efFORTS et le tableau des points FORTS. Vive les conseils de famille !
5 – Frustrations
Comment voir et rencontrer plus d’adultes pour nous, et offrir aussi des espaces pour nos enfants avec d’autres enfants (hors asso) ?
Comment être plus utile dans les associations ?
6 – Climat et chaleur permanente + le bruit…C’est épuisant…dans la jungle on n’avait pas de clim ni de ventilateur et on n’arrivait pas à dormir…ça génère des inquiétudes pour les années à venir…et le réchauffement de la planète….Même la pratique du sport devient compliquée. Les rendez vous pour les entraînements de basket sont à 6h30 le matin.
Les associations rencontrées ont toutes des projets autour de l’environnement, c’est le point positif et très encourageant.
Si on y rajoute le bruit permanent en ville, cela peut parfois être épuisant. Chacun y va de sa musique, sur la plage, possible de louer des enceintes, et c’est à qui mettra le son le plus fort 😁🎵🎸. Le silence nous manque. Et comme le dit Marc Anthony dans sa chanson “Vivir mi vida” : “Escuchar el silencio, para encontrar el camino” (écouter le silence pour trouver le chemin). Ce silence qui nous est cher et qui permet le discernement.
7 – Choisir d’explorer sa vulnérabilité : Tanguy Chatel avec qui parlait Manu avant de partir lui rappelait à quel point il était essentiel d’aller au contact de sa vulnérabilité. C’est ce que l’on fait au quotidien en allant s’exposer dans des situations plus ou moins confortables…🫣. C’est riche d’enseignements.


8 – Rencontres et Associations : Plusieurs rencontres qui nous ont marquées. On est allés dans 2 associations : Amigos del Mar et Granitos de Paz. Trois rencontres marquantes :
- Antonio l’entraîneur : il guide avec exigence et cœur les enfants venant de ce quartier où règnent la violence et les gangs. Dans l’ interview qu’on essaiera de rendre dispo, on lui demande s’ il a une histoire en particulier à nous partager, d’un enfant qui aurait réussi à s’en sortir….Il nous répond “que ce sont tous des survivants pour venir au baskets toutes les semaines et tous les matins à 6h30 en période de vacances. Il leur fait 30 min de speech avant et après chaque entraînement pour les éduquer, les renforcer, les mettre à l’épreuve, les challenger etc.( les risques de l’alcool, les mauvaises fréquentations, le laisser-aller … “…”flojera et pobreza son hermanas” (paresse et pauvreté sont soeurs). Il est aussi un de ces survivants…
- Lucia alemano-colombienne qui a lancé le projet basket, c’est grâce à elle que tout cela existe.
- Pedro Salazar dont on essaiera aussi de traduire l’interview. Il a crée Amigos del Mar. Il demande aux parents d’inscrire leur enfant à l’école pour pouvoir rentrer dans l’association. Et ensuite, c’est cours de langue, art, renforcement scolaire…
9 – Adaptation et acclimatation : la langue, premier élément pour s’intégrer, c’est un vrai challenge ! Les costenos (les gens de la côte), parlent très vite, et avec beaucoup d’argot. Du coup, on a décidé de changer un peu la stratégie et on a adapté le budget : cours d’espagnols intensifs (4h par jour) pour Karine, Eva et Julie. Investissement nécessaire pour pouvoir continuer à impacter et profiter de ce voyage.
10 – Accessibilité et consommation : On a aimé la vie dans la jungle à Trigana, pas de commerces, le minimum de produits mis en vente (on a terminé sans papier toilette pour l’anecdote….magasin en rupture). Le contraste avec Carthagène est saisissant: on reprend vite nos habitudes de consommation. Comment choisir la sobriété quand la multitude nous est proposée en permanence ? Comment se discipliner (un mot qui revient souvent pour les enfants dans les quartiers) face à cette multitude de choix ?
11 – Tristesse : à l’approche des fêtes, familles et amis nous manquent, et cela nous rend triste. Mais c’est un voyage choisi ! Cela nous connecte à toutes ces personnes déracinées, qui vivent des Noël loin de chez eux, notamment les migrants que l’on connait en France, mais aussi ceux que l’on a pu voir sur notre voyage ici. Une pensée pour les amis Burundais qui passeront Noël chez mes parents cette année.



12 – Place de la foi et de la religion dans la vie colombienne : on vous en parlera dans la prochaine newsletter !
13 – Anecdote : A Bogota, on demande à un taxi pourquoi il roule vite. Il répond que c’est pour ne pas se faire attaquer. Un peu plus tard dans la conversation, il m’explique que si besoin il a un 9mm sous le siège passager…Bienvenue à Bogota !
Et voici le mot d’Eva et Julie !
TREEGANA (TRIGANA)
Expérience : une semaine dans la jungle à Trigana, et avant d’y aller on avait inventé une chanson à deux sur la musique “le lion est mort ce soir”, c’était :

C’était une super aventure comme l’indique le nom du projet AVENTURA. Avec la piscine naturelle et le jacuzzi froid, on s’est trop éclaté! Pour le moment, c’était la meilleure expérience. On a rencontré des bêtes trop bizarres comme des grenouilles venimeuses ou encore 1 mygale morte etc…
LES ASSOCIATIONS :
- Amigos del mar :
Super assoc qui fait du surf et des cours pour les jeunes. On n’a pu y aller que deux ou trois fois car elle fermait une semaine avant noël. Ils fabriquent des portes-clefs et des ailerons de surf faits avec des bouchons de plastique qu’ils vendent pour gagner de l’argent et pour aider l’assoc. Et quelques jours avant noël, on a acheté 250€ de cadeaux grâce à vos dons pour les distribuer aux enfants.
- Granitos de paz:
Aussi une association trop cool qui a un projet de basket.Ils s’occupent des gens de tous les âges et leur font faire du basket. Les enfants sont super sympa et parlent beaucoup, le truc c’est qu’on ne comprend rien, ce qui nous motive à apprendre l’espagnol.
Ils ont besoin de plus de ballons et de repeindre le terrain abîmé c’est pour ça que vous pouvez faire un don sur projetaventura.fr
Après 1 mois on se rend compte qu’on est contente de pouvoir rester en contact avec nos amis et on adore être ici !!
Merci de nous avoir lu et à bientôt !


Karine, Emmanuel, Eva, Julie et Axelle